Jean-Christophe KI prend sa retraite

« C’est une grande satisfaction d’avoir dirigé un acteur majeur des secteurs de l’eau et de l’énergie dans mon pays. »

Jean-Christophe KI prend sa retraite fin décembre 2021. « KI de VERGNET » est connu de tout acteur de l’hydraulique rurale burkinabè. Il est aussi l’un des grands artisans de la renommée nationale de VERGNET BURKINA. Officier de l’Ordre du Mérite du Développement Rural burkinabè, Jean-Christophe a assurément accompagné la croissance d’une entreprise qui compte 7 employés en 2015, pour dénombrer in fine 15 salariés (dont 5 cadres) et plus de 300 collaborateurs (associés au service de gestion de l’eau) en 2021. « Je me retire de mes fonctions avec le sentiment de la mission accomplie. C’est une grande satisfaction d’avoir dirigé un acteur majeur des secteurs de l’eau et de l’énergie dans mon pays. »

Jean-Christophe est l’un des 7 enfants d’un couple de cultivateurs vivant à Toma, ville située à 180 km au Nord-Ouest de Ouagadougou. Brillant élève, il s’éloigne du giron familial et de la Haute-Volta, à l’âge de 14 ans, et rejoint un oncle infirmier pour la Société Africaine de Plantation d’Hévéas à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire). Il y séjourne de la 6^ème jusqu’à l’obtention du baccalauréat, pris d’un amour croissant pour les sciences. « Cette passion pour les sciences, je la dois à un couple de professeurs de mathématiques et technologies français, Madame et Monsieur CIMPER, qui m’a tout de suite pris sous son aile et a, depuis lors, partagé tous les moments forts de ma vie ». Admirant ce couple d’enseignants, l’adolescent voulait d’ailleurs devenir instituteur. Mais, la Côte d’Ivoire ne recrutait que des instituteurs ivoiriens, à l’époque.

« … enthousiasmé par les nombreux projets de R&D et d’innovation de VERGNET BURKINA. » 

Titulaire du baccalauréat série C, Jean-Christophe entame des études de géologie à l’Université de Ouagadougou, revient à Abidjan pour sa licence et sa maitrise en hydrogéologie et, pour finir, obtient un DESS (master 2) spécialisé dans le traitement des minerais à l’Université de Liège (Belgique). Fraîchement diplômé, en 1988, il intègre l’antenne du BRGM localisée à Ouagadougou. Le jeune Ingénieur de Travaux est exclusivement affecté à des projets de recherche d’eau dans des milieux souterrains fracturés. Pendant ses 3 premières années au sein du BRGM, il travaille et sympathise avec un ingénieur français qui est aujourd’hui son ami de 33 ans et toujours son collègue : Christophe LEGER, le Directeur Général Adjoint de VERGNET HYDRO.

En 1997, Jean-Christophe est promu Chef de Mission pour le renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Ouagadougou, qui doit alors faire face à d’inquiétantes pénuries d’eau. Puis, il devient le Directeur de l’antenne d’ANTEA au Burkina Faso, au moment où cette filiale du BRGM prend son autonomie, en 2009. « Mon premier contrat au sein du BRGM était un contrat de 2 mois. J’ai, tout compte fait, navigué 27 ans dans cet écosystème stimulant, conjuguant la recherche à l’ingénierie. » C’est fort de ces 27 années d’expériences que Jean-Christophe devient le Directeur de VERGNET BURKINA, en 2015. Accompagner la croissance de VERGNET BURKINA a été un formidable challenge professionnel, certes. Cependant, Jean-Christophe confie avoir surtout été « enthousiasmé par les nombreux projets de R&D et d’innovation de VERGNET BURKINA. »

« Je continuerai […] à agir pour le développement de l’hydraulique rurale au Burkina Faso. » 

Le mordu des sciences retient, parmi ces projets de R&D et d’innovation, « l’installation et le suivi de filtres pour la décontamination de l’arsenic sur des forages, la mise en place de notre service de gestion de l’eau potable sur des adductions d’eau, les démonstrateurs du Poste d’Eau Autonome Solaire de VERGNET HYDRO, nos premiers projets d’ampleur dans le secteur de la production d’énergie photovoltaïque et, bien sûr, le Projet Recherche-Action UNICEF visant à tester un service de gestion innovant sur 150 pompes à motricité humaine. » Du reste, VERGNET BURKINA a obtenu, en récompense du pilotage de ce dernier projet, deux Trophées de l’Eau et de l’Assainissement (« recherche et innovation » et « valorisation des ressources en eau ») dans le cadre du Forum National de l’Eau et de l’Assainissement 2018 du Burkina Faso.

« Je suis toujours autant friand des évolutions techniques de notre secteur professionnel. Et, je ne m’imagine pas tourner définitivement la page. Je continuerai donc à agir pour le développement de l’hydraulique rurale au Burkina Faso. » Marié depuis 31 ans, père de 4 enfants, grand-père d’un petit-fils, Jean-Christophe entend bien aussi profiter de sa retraite auprès des siens… et, revenir aux fondamentaux de ce peuple cultivateur auquel il appartient, le peuple San. Il a en effet acquis une exploitation d’arachides et de sésame de 4 hectares. Afin de satisfaire son irrésistible envie d’innover, le jeune retraité envisage même de développer une nouvelle filière biologique de sésame. De l’innovant affermeur au gentleman farmer, il n’y a qu’un pas !